Une chute, des ecchymoses sur les bras, des explications nébuleuses ou contradictoires du personnel, voilà autant de facteurs qui soulèvent des doutes. Que s’est-il passé pour que cette personne âgée trouve à se plaindre, elle qui pourtant vivait tout simplement son vieillissement, sans maladie particulière. Pourquoi se met-elle à tomber ? Qu’est-ce qui ne va plus depuis qu’elle est en hébergement?
S’il s’agit d’un parent ou d’une personne proche, vous avez peut-être déjà des interrogations : vous êtes dans la bonne direction. Vous avez choisi aussi d’aménager du temps pour la visiter: voilà un autre point positif. Vous choisissez de vous impliquer car vous avez à cœur son bien-être, son intégrité et parce que vous êtes inquiet : voilà un engagement qui lui est bénéfique. Votre perception est bien différente de celle du personnel du centre : vous voyez une personne que vous aimez, et qui se réjouit de votre présence. Elle vous implore peut-être de son regard quand vous partez, mais elle va mieux grâce à vous.
L’implication est nécessaire pour de multiples raisons, mais particulièrement pour solliciter et assurer le respect de son bien-être. Il arrive souvent que la personne hébergée exprime ses malaises, ses craintes, ses volontés. Il faut être à l’écoute. Car il est possible de mettre en place des moyens pour s’assurer que son bien-être soit respecté et qu’il perdure. Peu importe sa source, la maltraitance envers les aînés n’a pas sa place en centre d’hébergement.
Il vous est permis de poser des questions, d’obtenir des explications, des rapports. La personne âgée, victime d’accident, de soins inadéquats, d’agressions verbales ou physiques, a aussi le droit à une réparation pour les torts subis. La démarche de plainte est souvent lourde et difficile. Il faut parfois aller plus loin, passer à d’autres étapes. Plutôt que de laisser en place une situation inacceptable par crainte de représailles, il faut oser prendre les moyens.
Le respect de la dignité des aînés n’a pas de prix.
Hélène Guay 